jeudi 9 février 2012

La Banquemondiale relève la faiblesse des échanges entre les deux Congo


Dans un rapport publié le 7 février à Washington, l’institution financière appuie notamment son argumentation sur le cas de Kinshasa et Brazzaville.

Intitulé « La défragmentation de l’Afrique : approfondissement de l’intégration du commerce régional des
biens et services », le document de la Banque mondiale (BM) constate que « les pays africains commercent
peu entre eux ». La BM déplore de fait les entraves tarifaires, techniques, logistiques, administratives et
juridiques qui font perdre au continent « des milliards de dollars » chaque année.

Entre Brazzaville et Kinshasa, les deux capitales « les plus proches du monde », seulement séparées par le fleuve Congo et qui forment actuellement la troisième agglomération du continent, le trafic passagers est environ cinq fois plus faible que celui enregistré entre Berlin-Est et BerlinOuest en 1988, avant la chute dumur. « Seulement 1,12%de toutes les importations déclarées en République du Congo proviennent de la République démocratique du Congo (RDC) », indique la BM. Elle ajoute: « Le coût de la traversée du fleuve Congo (40 dollars) semble être le principal facteur » de cette situation et s’expliquerait par le manque de concurrence.

Le rapport abonde en cas prouvant les « énormes entraves au libre-échange » qui affectent de manière disproportionnée les petits commerçants, dont les femmes. D’autres exemples sont cités : faire traverser à des marchandises la frontière entre le Burundi et la RDC est si compliqué que cela équivaut, d’après les calculs des auteurs, « à un accroissement de la distance entre les marchés des deux pays de 1 824 km ou d’un allongement du trajet de 41 heures ».

De même, pour les quinze pays membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe, ces obstacles au commerce intra-africain représentent des manques à gagner importants. « En 2008, les obstacles au commerce régional ont eu un impact négatif qui correspondait à une perte évaluée à 3,3 milliards de dollars, soit le cinquième du total des exportations de la région », apprend-on.

Ces exemples relèvent des caractéristiques communes à tout le continent : « Le coût du transport de marchandises entre pays est élevé, le temps nécessaire au transit des marchandises est incertain et les retards sont exceptionnellement longs », explique le rapport. « Il revient aux dirigeants africains de joindre l’acte à la parole », a affirmé la vice-présidente de la BM, Obiageli Ezekwesili, citée dans un communiqué. La promotion du commerce intra-africain, rappelons-le, était au centre du récent sommet des chefs d’État de l’Union africaine qui s’est tenu à Addis-Abeba, en Éthiopie, du 29 janvier au 1er février. Leurs conclusions insistaient sur l’importance des infrastructures et le renforcement de l’intégration au sein des sous-régions pour dynamiser les échanges commerciaux à l’intérieur du continent.

Thierry NOUNGOU in les depêches de BZV

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