mardi 14 février 2012

La Commercial Bank-Cameroun à la recherche de nouveaux actionnaires


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Une prise de participations est ouverte aux investisseurs pour la reprise de la Commercial Bank-Cameroun (CBC), deux ans après la mise sous administration provisoire de cette banque par la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC).
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L’actionnariat est majoritairement détenu par le groupe Fotso.
L’on s’achemine sans doute vers la fin de la phase de restructuration de la Commercial Bank-Cameroun (CBC). Placée sous administration provisoire le 9 novembre 2009, au terme d’une décision de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC), cette banque camerounaise, dont l’actionnariat est majoritairement détenu par le groupe Fotso, risque définitivement de changer de propriétaire suite à une reconduction renouvelée du mandat de l’administration provisoire, alors que celui-ci, d’après des dispositions statutaires, était d’une durée de six mois, renouvelable une fois.
Selon toute vraisemblance, l’option d’un actionnariat majoritaire privé camerounais s’écarte de plus en plus, au regard de l’intérêt de certaines multinationales, notamment des firmes d’Afrique du Nord et d’Afrique du Sud.

Les potentiels repreneurs

Deux ans après la mise sous administration provisoire de la CBC, un communiqué de l’administrateur provisoire Martin Luther Njanga Njoh, précise : « La Commercial Bank-Cameroun informe les investisseurs qualifiés intéressés par l’opportunité d’investir dans le secteur bancaire, qu’elle est disposée à recevoir les offres de participation dans son capital. Ces offres à adresser à Monsieur l’administrateur provisoire devront être déposées au siège de la banque dans les meilleurs délais suivant la publication du présent avis. » En d’autres termes, l’actionnariat de la banque est ouvert à tous ceux qui pourraient être intéressés par une prise de participation, au moment où des informations proches de la COBAC annoncent, pour début 2012, la fin de l’administration provisoire.
Pour l’instant, difficile de savoir qui sont les potentiels repreneurs, d’autant que ces derniers devront préalablement « signer un accord de confidentialité » sur les informations de la banque qui seront mises à leur disposition. Le communiqué est d’ailleurs précis là-dessus, puisque « la signature de l’accord de confidentialité sera suivie de la remise à l’investisseur agréé d’une note d’information décrivant le redressement opérationnel intervenu au cours des deux dernières années, et présentant l’opportunité d’investissement qui en découle ».
Ce préalable fait, les investisseurs auront accès aux salles de données, data roomphysique au siège de la banque à Douala, ou à la data room virtuelle (sur le site web) afin d’auditer l’acquisition.
Une opération menée conformément au programme de restructuration et suivant l’autorisation par les autorités de tutelle et de régulation de la mise en place d’unedata room sur la banque, précisent les dirigeants de la banque.

Des banques africaines intéressées

Selon toute vraisemblance, l’option d’un actionnariat majoritaire privé camerounais s’écarte de plus en plus, au regard de l’intérêt de certaines multinationales, notamment des firmes d’Afrique du Nord et d’Afrique du Sud. La Bank of Africa, filiale de la Banque marocaine du commerce extérieur (BMCE), qui avait manifesté il y a quelques mois sa volonté d’entrer dans le capital de la CBC, serait toujours en course, de même qu’une banque sud-africaine serait toujours intéressée par une prise de participation à la CBC. De son coté, l’Etat du Cameroun pourrait renforcer sa participation au sein de cette banque, d’autant que le Ministère des finances avait insisté sur une prise de participation à hauteur de 20% de l’Etat du Cameroun dans la CBC. Une option qui cadre avec des objectifs des autorités camerounaises qui souhaitent une présence accrue des pouvoirs publics au sein des institutions bancaires nationales.
Avant son incarcération, il y a un an, dans le cadre de « l’Opération épervier », l’ancien administrateur directeur général de la CBC, Yves-Michel Fotso, avait élaboré un programme de restructuration où des investisseurs venus du Qatar avaient montré leur volonté de reprendre le contrôle de la CBC. S’était également montré intéressé le groupe d’assurance ivoirien NSIA (Nouvelle société interafricaine d’assurance) qui avait manifesté ses prétentions pour une « importante » prise de participation dans l’actionnariat de la CBC.
La décision de la COBAC de mettre sous administration le groupe CBC Cameroun s’est également traduite par la mise sous administration provisoire de certaines filiales, à l’instar de la Commercial Bank Centrafrique (CBCA) et Commercial Bank Tchad (CBT).

ACHILLE MBOG PIBASSO, DOUALA

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