mardi 14 février 2012

La City «s’africanise » en douceur


Dans un environnement economique et financier plutôt difficile, la Barclays Bank et d’autres banques britanniques ont enregistré des performances, souvent en surfant sur la vague Afrique. Au cœur de la City, l’Afrique est à la mode.

La Barclays a investi ces derniers mois pour plus de 43 milliards de livres sterlings dans les entreprises du pays dont près de 15 milliards auprès des petites et moyennes entreprises. Avec ces chiffres, les niveaux d’investissement souhaités par le gouvernement ont été dépassés, ce qui satisfait grandement Bob Diamond le directeur exécutif de la Barclays Bank. Ainsi 108 000 entreprises ont bénéficié de divers soutiens financiers de la banque, dont certaines ont été sauvés de la faillite.

Selon les termes de l’Accord du projet Merlin négocié par le gouvernement avec les cinq plus grandes banques britanniques, les banquiers devaient injecter dans le monde des affaires 190 milliards de livres sterling dont près de la moitié dans les petites et moyennes entreprises. Ces projections ont été atteintes voire dépassés dans certains cas par les banques.

D’ailleurs, malgré la morosité ambiante, on a comme l’impression que les affaires reprennent. Barclays a vu sa clientèle augmenter l’année dernière de 3% à 760 000 clients, et ses bénéfices avant impôts ont aussi augmenté de 60% pour atteindre £ 1, 4 milliards. Les comptes courants et d’épargne ont respectivement augmenté de 2 et 5%, et les prêts immobiliers de 2% également.

La Lloyd Bank a réussi à enregistrer d’assez bonnes performances ces derniers mois, ce qui fait croire à un réel redémarrage en douceur du climat des affaires à la City, le quartier des affaires de Londres. Et cela est un bon signe pour l’Afrique, car cela pourrait relancer les investissements en Afrique où la croissance économique reste encore bonne voire, excellente pour certains pays.

D’ailleurs la bonne santé financière de la Barclays Bank par exemple serait due en partie aux profits substantiels tirés des investissements réalisés en Afrique depuis quelque temps. Ainsi les bénéfices réalisés en Afrique par cette banque britannique seraient en hausse de 20%. Il serait donc compréhensible que Barclays Bank qui est très présente en Afrique australe et orientale réinvestisse une partie de ses profits sur place, sur le continent. Car tout porte à croire que la croissance économique africaine n’est pas que conjoncturelle, liée par exemple au boom des prix des matières premières.

Plusieurs pays africains sans être de grands producteurs de ressources minières ont des taux de croissance élevés. Sont de ceux-là, des pays comme l’Ethiopie, l’Ouganda, le Sénégal, le Rwanda et bien d’autres. En général les textes réglementant le monde des affaires sont plus intéressants et encourageants pour les investisseurs. L’environnement politique s’améliore généralement même si des cas de conflits post-électoraux existent toujours comme en Côte d’Ivoire, où des situations de conflits pré-électorales comme au Sénégal, ou le président sortant Abdoulaye Wade veut briguer un troisième mandat malgré l’ire populaire.

La City, première place financière européenne et l’une des plus fortes dans le monde ne pourra que s’intéresser davantage à l’Afrique dans les prochains mois, avec ce renouveau financier qu’elle vit. Il est vrai que les marges bénéficiaires et autres profits sont plus importantes en Afrique qu’ailleurs. Et les incertitudes liées au caractère de « frontier- market », ont tendance à s’estomper.

D’ailleurs, la City s’africanise de plus en plus avec la présence de quelques banques d’investissement et de fond ou de Private Equity, gérés par des africains. Mais il y a aussi de plus en plus comme une africanisation des cadres des grandes institutions financières traditionnelles de la City. Et toute cette expertise africaine aide à drainer une partie des fonds disponibles vers l’Afrique.

Espérons maintenant, que les pays africains sauront tirer profit de cette manne financière disponible, et qui ne cherche que preneur. Les gouvernements africains doivent avoir des approches innovantes dans la recherche de fonds pour soutenir à la fois la croissance et les investissements à long terme pour améliorer les conditions de vie des populations.

DAVE BARRAUD, CITY LONDRES
 

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