mercredi 25 janvier 2012

La Banque mondiale prévoit un ralentissement de l’économie mondiale affectant les pays en développement


Communiqué de presse n°:2012/236/DEC
Beijing, le 18 janvier 2012 — Les pays en développement doivent se préparer à de nouveaux risques de détérioration alors que la crise de la dette dans la zone euro et l’affaiblissement de la croissance dans plusieurs grandes économies émergentes assombrissent les prévisions de croissance dans le monde. Tel est le message qui ressort de l’édition 2012 des Perspectives pour l’économie mondiale que vient de rendre publique la Banque mondiale.
                                                                                                                          
La Banque a revu à la baisse ses prévisions pour 2012 et escompte désormais une croissance de 5,4 % pour les pays en développement et de 1,4 % pour les pays à revenu élevé (-0,3 % pour ceux de la zone euro), contre respectivement 6,2 % et 2,7 % (1,9 % pour la zone euro) selon ses estimations du mois de juin. La croissance mondiale devrait s’établir à 2,5 % en 2012 et 3,1[1] % en 2013.
                                                                                                           
Le ralentissement de la croissance est d’ores et déjà perceptible dans le fléchissement des échanges mondiaux et la diminution des prix des produits de base. Bien que les exportations mondiales de biens et de services aient connu un essor estimé à 6,6 % en 2011 (contre 12,4 % en 2010), elles ne devraient augmenter que de 4,7 % en 2012. Les cours mondiaux de l’énergie, des métaux et minéraux, et des produits agricoles accusent quant à eux une baisse respective de 10, 25 et 19 % par rapport aux pics enregistrés au début de 2011. Ce déclin des prix des produits de base a contribué à une détente de l’inflation globale dans la plupart des pays en développement. Cependant, même si les cours mondiaux des produits alimentaires étaient orientés à la baisse ces derniers mois, avec une diminution de 14 % par rapport à leur niveau record de février 2011, la question de la sécurité alimentaire pour les populations les plus pauvres, notamment dans la Corne de l’Afrique, demeure au cœur des préoccupations.

« Les pays en développement doivent évaluer leurs vulnérabilités et se préparer à la possibilité d’autres chocs, tant qu’il est encore temps », a alerté Justin Yifu Lin, économiste en chef et premier vice-président de la Banque mondiale pour l’économie du développement

La marge de manœuvre budgétaire et monétaire dont les pays en développement disposent pour l’adoption de mesures correctives s’est réduite par rapport à ce qu’elle était en 2008/09. Aussi risquent-ils de voir leur capacité de réponse entravée en cas de tarissement des financements internationaux et de dégradation aiguë de la conjoncture mondiale.

Afin de parer à cette éventualité, « les pays en développement devraient refinancer à l’avance leurs déficits budgétaires, donner la priorité aux dépenses de protection sociale et d’infrastructure et soumettre leurs banques à des tests de résistance », selon Hans Timmer, directeur du Groupe des perspectives de développement de la Banque mondiale.

Alors que les perspectives restent favorables dans la plupart des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, les répercussions de la crise des pays à revenu élevé se font déjà sentir à l’échelle mondiale. Les spreads sur la dette souveraine des pays en développement ont augmenté de 45 points de base en moyenne, tandis que les apports bruts de capitaux aux économies en développement sont tombés à 170 milliards de dollars dans la seconde moitié de 2011, contre les 309 milliards de dollars enregistrés au deuxième semestre de 2010.

« Si la crise s’intensifie, personne ne sera épargné. Les taux de croissance des pays développés comme ceux des pays en développement pourraient connaître une chute égale voire même supérieure à celle de 2008/09 », avertit Andrew Burns, directeur du service chargé des questions de macroéconomie internationale et auteur principal du rapport. « On ne saurait trop insister sur l’importance de disposer de plans d’urgence dans ces circonstances. »

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