lundi 2 avril 2012

Augmentation abusive des prix de loyers à Brazzaville

, tels sont les propos que tiennent certains propriétaires à leurs locataires, alors qu’il devient difficile de trouver une maison à louer en deux mois et dont le prix soit inférieur à 25 000 FCFA.
Le déséquilibre entre l’offre et la demande a rendu certains bailleurs très exigeants, expulsant de manière inopinée leurs locataires et augmentant sans préavis les prix des logements.

« Si vous n’êtes pas d’accord avec moi, vous libérez la maison. En quelques heures, une autre personne vous remplacera car beaucoup de gens cherchent des maisons à louer »
  , déplore un locataire.
« Je suis en conflit avec mon logeur qui, sans me prévenir, a augmenté le prix de la maison à 60 000 FCFA. Initialement, elle coûtait 40 000 FCFA et j’ai des difficultés pour payer ce loyer. J’accumule les mois de retard en attendant de régler d’autres problèmes. Il évoque le fait que la ruelle vient d’être goudronnée. L’augmentation doit s’effectuer à l’échéance du contrat et en rapport avec les normes minimales de confort et d’habitabilité. Les propriétaires abusent de nous »
  , estime-t-il.
« Alors que leur maison coûte cher, certains propriétaires obligent leur client à payer les frais d’eau et d’électricité. Or, en fixant le prix du loyer, ces derniers devraient en tenir compte. Le coût d’une maison doit être proportionnel à sa qualité. Le locataire doit vivre dans la sécurité, la paix, la dignité et en toute quiétude »

En effet, la recrudescence du phénomène est liée à l’ignorance d’instruments juridiques appropriés, capables de réguler les contrats de bail, souvent objet de conflit entre logeurs et locataires. La mise en oeuvre de telles règles et leur application protégeraient les deux parties et imposeraient un respect réciproque. Car le locataire est souvent en position de faiblesse et victime de comportements abusifs: expulsions anarchiques, harcèlement et menaces pour le paiement du loyer, mauvais état et manque d’entretien régulier des habitations.
Selon un juriste spécialiste en droit immobilier, Roland C’- Kouayoukou, la règle de base en matière de contrat de bail exige une jouissance paisible des lieux loués pendant toute la durée de l’accord. Durant cette période, le bailleur ne peut augmenter le prix du loyer et expulser son client, à moins qu’il apporte la preuve du non-respect des conditions du bail, comme le non paiement régulier du loyer.

De nombreux Brazzavillois, a-t-il souligné, ignorent leurs droits et préfèrent un contrat de bail verbal à un contrat écrit, ce qui les met en position de faiblesse. Pourtant, un logement convenable est considéré comme l’un des besoins les plus fondamentaux de l’Homme.
D’après notre enquête, les Brazzavillois vivent cette situation depuis 1999. Le phénomène devient préoccupant pour la plupart des locataires qui ont des difficultés à faire face à cette charge et occasionne des conflits dans les ménages.

D’autant plus qu’une grande partie des Brazzavillois a des revenus mensuels très précaires.

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