vendredi 21 septembre 2012

La ferraille fait toujours l’objet de convoitisesmalgré l’interdiction de son exportation

Bouts de fer, d’acier ou en résidu quelconque continuent d’être entassés dans différentes parcelles de Pointe-Noire avant d’être rangés dans les conteneurs en attendant leur exportation. Ceci au mépris de la législation en vigueur.

L’arrêté n° 14 857 MDIPSP/MCA/MFBPP portant interdiction en République du Congo de l’exportation de la ferraille du 9 novembre 2011 signé du ministre d’État, ministre du Développement industriel et de la
Promotion du secteur privé, du ministre du Commerce et des Approvisionnements, du ministre des Finances, du Budget et du Portefeuille public, stipule en son article
1 :
« Il est interdit sur toute l’étendue du territoire de la République duCongo d’exporter la ferraille (déchets de fer, acier outout morceau de fer). » Les contrevenants aux dispositions de l’article 1 ci-dessus mentionné seront punis conformément à la réglementation en vigueur (article 3).

Pourtant, cette ferraille fait toujours l’objet de nombreuses convoitises. Des groupes de jeunes gens, organisés en petite société informelle pratiquent ce commerce. Ils achètent au kilo la vieille ferraille. Bars de fers non usités, vieilles grilles, carcasses de véhicules ou de vélo… bref tout est acheté pour peu qu’il soit valeureux.
Une fois recueillie et peséeavec des bascules, la ferraille est chargée dans les conteneurs avant d’être exportée. Ce commerce porteur est pratiqué pour la plupart par des ressortissants venant de laRépublique démocratique du Congo qui se félicitent d’avoir déniché un créneau rémunérateur.
« Je conduisais un pousse-pousse à mon arrivée à Pointe-Noire aumarché de la Liberté au Fond Tié Tié. Un ami m’a demandé de lui transporter de la ferraille. Quand il m’a parlé des avantages de ce commerce, je n’ai pas hésité et aujourd’hui, j’achète la ferraille que je revends selon la demande.
Je m’en sors et je ne regrette pas d’avoir choisi cette voie »
, a reconnu Sammy, un jeune commerçant
de ferraille.
Avec l’installation d’une usine sidérurgique au Congo, le gouvernement a décidé de faire appliquer ce texte interdisant l’exportation de la ferraille par l’entremise des services habiletés, à savoir le commerce, les douanes, l’environnement, l’industrie. En effet, cette usine va commencer par transformer la vieille ferraille locale en attendant de fondre le fer provenant du sous-sol national pour en sortir des produits divers.

Gaspard Massoukou, directeur départemental de la concurrence et de la répression des fraudes commerciales de Pointe-Noire, a initié il y a quelques mois des séances de travail avec les administrations
concernées pour faire appliquer ces dispositions réglementaires. Les douanes, l’environnement, l’industrie, la police, la gendarmerie ont été impliqués pour faire appliquer les textes réglementaires étant entendu que c’est une question transversale qui intéresse plusieursministères.
Quelques mois plus tard, l’inobservation des textes persiste sur le terrain. Les montagnes de vieille ferraille entassées formées dans les parcelles souvent inoccupées, sont aussi impressionnantes que les files de conteneurs pleins le long des rues et avenues de Pointe-Noire.

Hervé Brice Mampouya (les depêches de brazzaville )

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